mercredi 16 juillet 2003

Volume 4

Paris, 22h15 locale, cours de l’action AF 19,30 Euros.
Demain, MDC A4+A2 OM2 057. J’aime bien tous ces codes et sur ce sujet Air France n’est pas avare.
MDC, pour maintien des compétences, ça d’accord sous réserve qu’il y en ait des compétences. Car ne nous le cachons pas le nivellement par le bas que nous vivons en matière de sécurité frise l’indécence pour des PNC dont c’est la raison d’être. Oui l’indécence, car servir du rat aux nouilles avec le sourire du garçon qui vous verse délicatement une louchée de caviar, c’est un métier certes, mais ce n’est pas l’essence même de notre activité.

A4 + A2, là je commence à soupçonner qu’un bureau du Siège passe ses journées à inventer des codes. Car pour le simple A310, je peux dire A1, A2 ou A4, mais aussi 312 et même 313 et pour affiner A 310/200 ou A 310/300. Le plus fort c’est que tout le monde comprend. Moi ça m’aide bien tous ces codes surtout dans les différents formats informatiques qui en acceptent certains et pas d’autres. Bref, demain donc Maintien des Compétences A 310/200 et A310/300.

OM2, là le O me fait soupçonner un voyage vers Orly, haut lieu de l’activité A310 comme chacun sait. 057, ne me fait rien soupçonner du tout.
Par acquis de conscience, je tourne et retourne le questionnaire d’autoformation A310. Je le lis une fois dans un sens puis une fois dans l’autre car avec ces 17 questions, je ne vois pas bien à quoi je m’autoforme si ce n’est à réussir le test qui comporte 10 questions. En tout cas sûrement pas à connaître ces deux avions. Sur ces 17 questions, je sais que 10 me seront posées. Pas d’angoisse, ça devrait le faire d’autant que j’ai droit à 2 fautes. Dire que le PNC AF est bon en sécurité car il réussit bien ses tests, n’est-ce pas un peu embellir le tableau ?

J’allais me coucher lorsque je reçois un email m’annonçant que la compagnie tchèque CSA rejoindra l’alliance Skyteam dès le 18 octobre 2000. Je me dis que forcément les forçats du Marketing Central, de l’Image de Marque et de l’Harmonie Cabine sont sur les dents. ça doit usiner dur ! Avant de m’endormir, je prie seulement pour que CSA n’ait pas des rideaux à pois, car je suppute que dans leur quête incessante d’harmonie cabine, certains malveillants ont déjà dû penser à les marier à nos rayures Tempo multiples. Alliance oblige…

Paris, 6h00 locale
Je me regarde dans une glace, ce nouvel uniforme Skyteam ne me va pas du tout et je pleure. Pantalon à rayures blanches, oranges et bleues Aéromexico, veste à rayures beiges et bleues Delta dans l’autre sens et cravate à pois. Pas de chapeau coréen, coup de bol. Au niveau look, je trouve que je paye l’Alliance un peu cher et m’effondre en larmes en pensant à l’uniforme féminin. Driiiiiing..Ce cauchemar se dilue dans un bruit de réveil qui sonne.

Orly, cité PN, 8h00 locale
Incroyable mon badge fonctionne dans le lecteur du parking, ça faisait tout de même 3 ans qu’il ne fonctionnait pas à Orly, c’est une première. Je suis ravi, ce stage s’annonce sous les meilleurs auspices.
La navette me dépose à l’entrée. Comme à la Cité et au Siège, le port du badge est obligatoire ; comme à la Cité et au Siège, personne ne le porte à l’exception des PN en uniforme. Ouf ! L’harmonie sûreté la plus totale règne entre Orly et Roissy. Je suis rassuré et me faufile dans cette nouvelle cité PN qui n’a rien à voir avec l’usine à gaz de la cité nord. Je découvre deux entrées non gardées et d’accès libre, faudra que j’en parle au gardien côté dépose navette.

Cafétéria agréable où certains PNC s’amusent de la lecture des « tribulations du major Skyteam ». Pas d’autographe mais la garantie que c’est du vécu, même si un peu compilé.
J’arrête de visiter car à tourner en civil un peu partout avec mon badge, j’en deviens suspect.
Le stage A 310 démarre bien puisqu’il n’y a pas de surbook. Je m’en étonne et un instructeur PNC à côté de moi, stagiaire lui-même, me répond « problèmes d’effectifs, difficulté d’embauche, moins 500 PNC, on va dans le mur, les gens ne veulent plus travailler ». C’est une chance de tomber sur un voisin de stage qui pose objectivement les grands problèmes de ce monde. Je lui réponds
« salaire de merde, métier de merde, pas étonnant de ne trouver personne ». Il n’avait pas vu cela comme ça. Nous brisons là, car le stage démarre sur les chapeaux de roues en nous apprenant que dans le livret A310, il y a un répertoire qui sert à accéder aux informations. Bien fait de venir….
Nous poursuivons sur le même rythme endiablé par la question suivante : « Qu’est-ce qui différencie le 300 du 200 ? ». J’entends 100 au fond de la salle, avant que mon voisin ne dise les vestiaires. Enfin un surdoué nous révèle que ce sont les winglets.

Le petit tour à l’EAO (enseignement assisté par ordinateur) est pour nous l’occasion de revoir des cabines qui n’existent plus depuis trois longues années. Car pour le 310 tout continue à être enseigné comme si le galley central n’était pas passé aux issues. Ça aide bien à se faire une très bonne fausse idée des positions des matériels.
Je sors de là avec l’idée que le MID galley existe toujours, que j’y trouve un interphone, qui en plus fait PA à ses heures. Sans compter tout le matériel que recèle le MID galley fantôme. 

Pause bien méritée, vu la masse d’informations fausses que nous avons à oublier au plus vite.
Nous poursuivons par les portes et matériels divers à manipuler. Le masque PNT est HS donc pas de manip. La porte, vite fait car un peu cassée aussi. Les PSU et zou, le test. J’ai quelque part le sentiment qu’on se fout de ma gueule avec ces stages et que le seul but est que je les réussisse afin de ne pas « impacter » ma productivité, comme on dit au Conseil d’Administration. J’en fait part à mon voisin. Il est fâché et va jusqu’à penser radicalement le contraire. Une belle carrière l’attend, je n’en doute plus…
A suivre…